Dans les coulisses de l'équipe d'Allemagne à la Coupe du monde
29/03/2015 09:26
Qui dormait avec qui? Qu'a dit Joachim Löw à ses joueurs avant l'incroyable demi-finale contre le Brésil? Le film tourné dans l'intimité de l'équipe d'Allemagne pendant la dernière Coupe du monde en dit un peu plus long sur l'ambiance qui régnait chez les futurs vainqueurs.
Sobrement intitulé Die Mannschaft et sorti uniquement au cinéma à l'automne dernier, le film tourné dans les coulisses de l'équipe d'Allemagne lors de la dernière Coupe du monde 2014 ne trahit aucun secret de vestiaire. Certaines scènes valent pourtant le détour, principalement pour ce qu'elles révèlent de l'ambiance qui régnait chez les joueurs de Joachim Löw, dont on a souvent fait l'une des clefs du succès. A raison semble-t-il. Sélection des meilleurs moments alors que l'Allemagne joue ce dimanche (18h00) en Géorgie dans le cadre des éliminatoires de l'Euro 2016.
Campo Bahia, nid du succès
De l'extérieur, on avait cru saisir que le luxueux camp de base de Campo Bahia, ensemble de grand bungalows construit dans un village de pêcheurs, à une heure d'avion de Salvador de Bahia, avait largement contribué à cimenter l'esprit collectif des futurs champions du monde. A posteriori, Oliver Bierhoff explique combien le choix de préférer cet hébergement aux traditionnels hôtels a été payant, ne serait-ce qu'en raison de la situation géographique: «Quand on était sur le bac (pour traverser la rivière et accéder à la presqu'île), c’était comme si on entrait dans un autre monde. On avait d'ailleurs délibérément choisi d'arriver au Brésil le matin pour que les joueurs sentent vraiment la nature autour d'eux. Et on les a vus se demander ''Où on est? Qu’est-ce qui se passe?''C'était le meilleur moyen de les éveiller à ce qui allait se passer.»
«On prenait le petit déjeuner dehors, on regardait les matches ensemble dehors. C’est important de se lever et d’aller au lit de bonne humeur», poursuit Philipp Lahm dans un film dont les images donnent l'impression d'une vie rêvée à l'ombre des cocotiers, faisant presque oublier la pression qui régnait autour d'une sélection qui courait après ce titre depuis vingt-quatre ans.
«On prenait le petit déjeuner dehors, on regardait les matches ensemble dehors. C’est important de se lever et d’aller au lit de bonne humeur», poursuit Philipp Lahm dans un film dont les images donnent l'impression d'une vie rêvée à l'ombre des cocotiers, faisant presque oublier la pression qui régnait autour d'une sélection qui courait après ce titre depuis vingt-quatre ans.
Klose le couche-tôt, Schweinsteiger le chambreur
Quatre maisons étaient réservées aux joueurs dans ce «village vacances» et la répartition des joueurs n'a été officiellement dévoilée que le 15 juillet à Berlin, où les héros ont été fêtés par un million de personnes. C'est le conseil de l'équipe, composé de Miroslav Klose, Philipp Lahm, Bastian Schweinsteiger et Per Mertesacker, qui a soumis une proposition au staff, qui occupait d'ailleurs sa propre maison. «Il ne pouvait y avoir la maison du Bayern, ou celle du conseil, ou celle des remplaçants», explique Bierhoff dans le film.
«Chacun de nous pouvait choisir ses joueurs dans la liste, précise Klose. Moi, par exemple, il était important que je sois avec des couche-tôt!», continue l'attaquant, qui s'est retrouvé sous le même toit que Toni Kroos, Mario Götze ou André Schürrle. Phlipp Lahm, le capitaine de la sélection et du Bayern Munich, a ainsi frayé avec Mats Hummels du Borussia Dortmund, les «Anglais» Mertesacker et Podolski avec «l'Espagnol» Khedira...
Au détour des images, on comprend aussi le rôle de chacun. Lukas Podolski, qui a balancé un journaliste de Bild dans la piscine de l'hôtel pendant le stage de préparation dans le Tyrol, était bien l'un des principaux ambianceurs. Bastian Schweinsteiger rappelle le Didier Deschamps pour son côté chambreur dans Les yeux dans les Bleus, tandis que Philippe Lahm apparaît comme celui qui ne passe pas l’essentiel de son temps libre les yeux rivés sur son portable. Le soir du titre, Per Mertesacker et son presque double mètre étalent un certain talent sur le dance floor...
Au détour des images, on comprend aussi le rôle de chacun. Lukas Podolski, qui a balancé un journaliste de Bild dans la piscine de l'hôtel pendant le stage de préparation dans le Tyrol, était bien l'un des principaux ambianceurs. Bastian Schweinsteiger rappelle le Didier Deschamps pour son côté chambreur dans Les yeux dans les Bleus, tandis que Philippe Lahm apparaît comme celui qui ne passe pas l’essentiel de son temps libre les yeux rivés sur son portable. Le soir du titre, Per Mertesacker et son presque double mètre étalent un certain talent sur le dance floor...
Müller, plus drôle sur coup franc ou en serveuse tyrolienne?
En gage d'un pari perdu au golf, Thomas Müller s'est transformé en serveuse le temps d'un repas, pendant le stage de préparation dans le Tyrol italien. La scène est cocasse et reflète un vrai sens de l'autodérision chez le futur meilleur buteur de l'épreuve.
D'autres l'ont trouvé beaucoup plus ridicule quand il a simulé, sur coup franc, une chute lors du huitième de finale contre l'Algérie (2-1 a.p.). Plusieurs mois après, l'attaquant allemand assume: «Je ne l’ai pas fait pour être drôle mais parce que je trouvais l’idée vraiment bonne, explique Müller en ouverture du documentaire. Si c’était à refaire, je le referais. Je pense que la combinaison (travaillée à l'entraînement) peut marcher sans la chute mais ça attire quand même l’attention sur vous. Et quand je revois les images, je m’aperçois que je n’ai aucun défenseur sur le dos...»
Un avis partagé par Joachim Löw... en partie: «A la base, je trouve l’idée très bonne. Mais à ce moment du match, alors qu’il y a 0-0 à la 89e, j’aurais préféré autre chose… J’espère qu’on pourra la retenter parce que c’est une situation qui crée de la confusion chez l’adversaire.»
Un avis partagé par Joachim Löw... en partie: «A la base, je trouve l’idée très bonne. Mais à ce moment du match, alors qu’il y a 0-0 à la 89e, j’aurais préféré autre chose… J’espère qu’on pourra la retenter parce que c’est une situation qui crée de la confusion chez l’adversaire.»
«Tout le monde contre nous»
Personnage policé en public, Joachim Löw dévoile dans le film une facette plus vindicative, notamment lors de la dernière causerie précédant la demi-finale contre le Brésil. «Quand on va sortir, presque tout le monde sera contre nous!, martèle le sélectionneur alors que ses joueurs forment un cercle autour de lui dans le vestiaire. Voilà pourquoi il est encore plus important qu’on reste uni, qu’on fasse tout ensemble! Tout le monde, chacun d’entre nous sur le terrain, sur le banc, chaque personne du staff! On combat comme un seul homme! On se bat jusqu’à ce qu’on soit à Rio! On se comporte en vainqueurs!» Ce que les Allemands ont plutôt bien réussi...