A croire que le Brésil était devenu une nation lambda du foot. Comme si les Neymar, Thiago Silva et consort avaient perdu tout leur génie. Balayé et humilié chez lui 7-1 par des Allemands euphoriques en demi-finale de la Coupe du monde 2014 devant les yeux de milliards de personnes, le Brésil qui se présentait au Stade de France devait être une entrée facile pour l’équipe de France dans son année 2015. C'est raté.

Pourtant la trajectoire était belle pour les Bleus de DD. Dans son opération reconquête de son public, l'équipe de France était sur la bonne voie depuis un soir de novembre 2013, quand une qualification miraculeuse face à l'Ukraine venait presque gommer quatre années mouvementées entre les Euro 2008 et 2012 et la Coupe du monde 2010.

Derrière, Griezmann, Matuidi et leurs copains avaient vu leurs efforts récompensés en étant sortis avec les honneurs face à l'Allemagne en quart de finale au Brésil (1-0). Et tout cela devait nous amener jusqu'au 10 juillet 2016, date de la finale de l'Euro au Stade de France. Une coupe au bout, un président qui fait mine de connaître le nom des joueurs pendant la présentation des équipes, une France unie, des Champs-Elysées en fusion… STOP ! Allons, allons, de qui se moque-t-on ? Aurait-on oublié à quel point l’entreprise de reconstruction est encore loin d’être terminée ? Que les fondations sont loin d’être solides... Soyons honnêtes, ces Bleus sont fragiles, jeunes et encore loin de former une grande équipe.

C'était tout de même mal connaître Neymar et sa troupe. Jeudi soir, les hommes de Dunga ont surclassé une équipe de France désorganisée, trop peu productive en attaque et dont les latéraux laissent passer des courants d'airs. Car oui, en regardant bien, on a l'impression que la bande à Sakho a pris le Brésil un peu trop de haut. Comme-ci la France allait toujours coller des 3-0 au Brésil au Stade de France. Vous allez nous dire que jeudi c’était quasiment bien parti. Mathieu «Djorkaeff» Valbuena au corner, Raphaël «Zidane» Varane à la réception pour l’ouverture du score. Mais alors après… Le Stade de France était loin de chanter du Gloria Gaynor. Un Benzema qui se croit seul devant, Griezmann et Valbuena se marchant sur les pieds, un milieu de terrain qui étouffe, des arrières latéraux invisibles, un Didier Deschamps qui effectue des changements beaucoup trop tardivement... Bref, les Bleus ont du boulot et on se demande même si, finalement, cette équipe de France ne s’était pas vue trop belle ? C’est notre question qui peut fâcher du week-end.